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Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres

French speaking Libre Software Users' Association

Promouvoir les logiciels libres ainsi que l'utilisation de standards ouverts.

Pétition demandant le dégroupage du nuage informatique souverain français

L'AFUL souhaite que l'État français dynamise son projet technologique en s'appuyant sur l'innovation de ses PME, et plus particulièrement sur les PME spécialisées en logiciels libres.

Les associations ADULLACT et AFUL ainsi que les entreprises Alter Way, Gandi, IELO / Lost-Oasis, If Research, Nexedi, ViFiB lancent une pétition demandant à Fleur Pellerin, ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Innovation et de l'Économie numérique, le dégroupage des infrastructures de Cloud souverain financées par l'argent public.

Ce dégroupage permettrait à tout opérateur d'accéder aux bâtiments et équipements (serveurs, réseau, stockage) pour y déployer son propre logiciel de gestion de Cloud dans l'objectif d'offrir au marché des offres alternatives permettant à la fois de protéger les intérêts des consommateurs, l'innovation et la libre concurrence.

Adresse de la pétition : http://www.avaaz.org/fr/petition/Degroupage_du_Cloud_souverain_francais_1/


Pourquoi l'AFUL parmi les initiateurs de cette pétition ?

On peut s'interroger sur les raisons pour lesquelles l'AFUL a souhaité faire partie des initiateurs de cette pétition, surtout que ses objectifs et son souhait de soutenir cette demande peuvent sembler éloignés des intérêts des entreprises co-initiatrices.

En préambule, l'AFUL précise qu'elle aurait également apporté son soutien si l'initiative venait d'un autre pays francophone pour la demande de dégroupage de son infrastructure en nuage souverain.

Souveraineté, innovation libre et services en ligne libres et loyaux

Les infrastructures en nuage co-financées par l'État répondent à un besoin de souveraineté et de localisation pour l'opération de services en ligne et des données associées. Ceci permet, notamment, d'ouvrir les administrations et les collectivités françaises à l'informatique en nuage dans des infrastructures nationales sous contrôle (partiel) de l'État. Il est ainsi tout à fait imaginable que les administrations et collectivités soient invitées à n'utiliser que ce type d'infrastructures.

Il est intéressant d'observer que les entreprises d'informatique en nuage souverain français n'aient pas fait le choix du logiciel libre développé dans leur pays. Pourtant la France est riche de logiciels libres pour l'informatique en nuage avec par exemple QEMU, sous licence GNU/GPL, développé par Fabrice Bellard et qui permet de faire de la virtualisation depuis 2006, Niftyname, sous licence GNU/GPL, développé par IELO, qui permet de gérer un grand nombre de machines virtuelles et de connecter des infrastructures entre elles depuis 2009, SlapOS, sous licence GNU/LGPL, développé principalement par Nexedi et ViFiB et qui permet de gérer tout les aspects d'une infrastructure en nuage depuis 2011. Si on ajoute les logiciels non libres opérés par exemple chez Gandi, OVH et d'autres mais dont la maîtrise est nationale, la palette est large. On peut donc se demander pourquoi ces « clouds souverains » ne choisissent pas également la souveraineté avec les logiciels qui vont opérer leur infrastructure.

En 2011, l'AFUL a fait entrer dans ses statuts la notion de services en ligne loyaux qui doivent permettre à l'utilisateur d'un service en ligne d'obtenir les mêmes libertés qu'avec un logiciel libre installé dans son ordinateur.

Si l'ensemble des critères ne sont pas forcément applicables aux infrastructures en nuage souverain français, rien ne garantit aujourd'hui qu'a minima leurs utilisateurs pourront disposer de l'intégralité de leurs données (y compris celles générées), ni que l'ensemble des logiciels et leur configuration opérant le service sous une licence libre leur permettrait de changer d'infrastructure.

Ainsi, permettre à plus d'entreprises d'opérer leurs propres services sur ces infrastructures dites souveraines, est une opportunité pour qu'il y soit déployé plus de logiciels libres et que la concurrence sur la qualité de service et sur les prix fasse émerger des services en ligne libres et loyaux.

C'est pour que ces « clouds souverains » puissent permettre à d'autres de fournir, sur la même infrastructure et en partie financée par le contribuable français, des services opérés uniquement avec du logiciel libre, pour que leurs clients puissent basculer facilement de l'un à l'autre, et dans l'espoir d'y voir émerger des services en ligne loyaux que l'AFUL soutient la demande de dégroupage de ces infrastructures.

Sujets connexes : Administration, Entreprises, Économie