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Changement de stratégie de Microsoft
L'AFUL se félicite de ce que l'audience croissante des principes d'ouverture qu'elle promeut depuis dix ans ait forcé la décision de Microsoft de commencer à s'ouvrir à l'interopérabilité. Même avec un tel changement, souvent annoncé sans avoir de suite et qui serait une révision majeure de la politique de la société, il conviendrait de rester très prudent quant à la portée de cette ouverture. La nouveauté de cette annonce est que Microsoft reconnaît enfin que les brevets logiciels bloquent le développement du logiciel libre.
Paris, le 24 février 2008 Confronté à la demande d'ouverture et de concurrence de nombreux grands comptes, et de la Commission Europénne, la société Microsoft a annoncé[1] qu'elle allait ouvrir une bonne partie des spécifications de ses produits, protocoles et formats de fichiers. Si l'AFUL avait pressenti dans un précédent communiqué[2] la nécessité d'une adaptation du modèle économique de Microsoft, il serait naïf de croire à un réel changement. L'AFUL ne peut que se satisfaire de voir reconnue l'importance des principes d'ouverture et d'interopérabilité que nous défendons depuis dix ans, et dont la société Microsoft fut le principal opposant. Avec ce virage, Microsoft va certainement dans le bon sens et veut se donner une image d'ouverture, mais encore faut-il en déterminer la portée concrète. Cette démarche est à l'évidence économiquement et politiquement nécessaire, car les anciennes pratiques ne seront bientôt plus acceptées. La prise de conscience impulsée par les associations et par les grands acteurs économiques du logiciel libre se développe de plus en plus, non seulement chez les particuliers mais également et surtout dans les entreprises, administrations et collectivités, et marginalise le modèle économique traditionnel de Microsoft, reconnu maintenant comme un avatar inadapté de la vieille économie. Microsoft semble avoir enfin compris, au moins pour sa communication, que la dynamique de la nouvelle économie ne peut exister sans ouverture, et que ses clients n'entendent plus être enfermés et ficelés.
Toutefois, si la démarche semble aller dans le bon sens, si elle se réalise, il reste la question des brevets logiciels. Microsoft parle notamment Brevets logiciels reconnus comme bloquants par MicrosoftMicrosoft noie le poisson en prétendant que les brevets ne seront pas opposables au développeurs de logiciels libres, mais uniquement aux usages commerciaux, sans que personne ne puisse savoir ce que cela signifie en pratique. Le développement coopératif actuel du logiciel libre est largement le fait de sociétés commerciales, par exemple dans le cadre de prestations de service, ce qui est d'ailleurs un signe fort de la maturation et du succès de ce modèle. Et les usages par les administrations seront-ils considérés comme non-commerciaux ? Tout cela est bien trop vague pour avoir la moindre réalité, ou pour permettre une quelconque appréciation, sans parler du fait que rien ne saurait garantir la pérennité de ces promesses, à la différence de licences libres comme par exemple la GNU General Public License. Mais, aspect positif de ce pseudo-engagement, Microsoft reconnaît officiellement pour la première fois que les brevets logiciels bloquent le développement des logiciels libres. Interopérabilité oui, la leurÀ noter aussi la définition très réductrice de l'interopérabilité[3] qui est l'un des principaux combat de l'AFUL, notamment via notre groupe de travail Intérop ainsi que le site Format-Ouverts.org[4]. L'intéropérabilité n'est pas uniquement connaître les spécifications des formats actuels de Microsoft, mais passe obligatoirement par des formats ouverts[5], pérennes et exempts de tout brevet, définis par des organismes tiers comme les organismes internationaux de normalisation. Sur ce point l'AFUL sera très active, notamment en faisant entendre sa voix à l'AFNOR, dont nous sommes membre, à propos de la normalisation du format OpenXML, inacceptable en l'état[6] et en veillant, avec la FFII[7], à faire tout ce qui sera nécessaire afin d'empêcher que les brevets logiciels deviennent une réalité juridique en Europe.
Nous sommes donc toujours assez loin de Références
À propos de l'AFUL (www.aful.org)Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres, l'AFUL a pour principal objectif de promouvoir les logiciels libres ainsi que l'utilisation des standards ouverts. Ses membres, utilisateurs, professionnels du logiciel libre, entreprises ainsi que d'autres associations, sont issus d'une dizaine de pays ou de régions francophones (France, Belgique, Suisse, Afrique francophone, Québec). Interlocuteur de nombreux médias, l'AFUL est présente sur nombre de salons, conférences et rencontres. Elle agit notamment activement contre la vente liée (groupe de travail Détaxe, pétition racketiciel.info, comparatif bons-vendeurs-ordinateurs.info), pour l'interopérabilité (membre de l'AFNOR, participation aux référentiels d'interopérabilité et d'accessibilité de la DGME, site formats-ouverts.org, etc.) ainsi que sur les problématiques de droit d'auteur. Si vous souhaitez soutenir l'AFUL dans ses actions, n'hésitez plus, adhérez Contacts presse :
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