Création de l'Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres

[Communiqué de presse, pour diffusion immédiate.]

L'AFUL (Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres) vient de se constituer pour promouvoir une informatique performante, accessible et indépendante. Son but: sensibiliser les entreprises, le gouvernement, les administrations et l'éducation sur les risques des solutions fermées ou propriétaires. Mais surtout: informer sur les solutions ouvertes et pérennes.

Paris, le 11 mai 1998. -- Après les débuts confidentiels du projet GNU en 1984, le mouvement pour une informatique libre et l'usage de standards ouverts s'est accéléré à partir de 1993 avec la diffusion du système d'exploitation Linux. Prenant acte de sa maturité, de nombreux chercheurs, industriels, enseignants, responsables administratifs, particuliers et professionnels de l'informatique ont décidé d'agir en fondant l'AFUL, Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres, pour assurer la promotion des logiciels libres et des normes et standards ouverts.

L'AFUL entend se doter des moyens nécessaires pour assurer cette promotion, en coordonnant les ressources économiques, technologiques et humaines, commerciales, institutionnelles ou bénévoles, directement ou indirectement concernées. Il ne s'agit pas, déclare son président, Stéfane Fermigier, de lutter contre la suprématie de tel ou tel environnement ou système d'exploitation, mais bien de favoriser le développement d'une informatique libre, ouverte à tous, maîtrisée par ses utilisateurs, qui repose sur des outils et des solutions professionnels, performants, fiables, pérennes et économiques.

Qui accepterait en effet qu'on lui impose un nouveau carburant tous les trois ans qui l'oblige à changer de véhicule? Qui consentirait à utiliser un téléphone qui ne pourrait converser qu'avec un modèle obligatoirement du même constructeur?

Le logiciel libre

Le concept de logiciel libre englobe toutes les applications et solutions informatiques fournies avec leurs codes source et les informations nécessaires à leur maintenance, et qui sont librement modifiables et redistribuables (sous réserve de préserver cette propriété et dans des conditions définies précisément par leurs licences respectives).

L'accès aux codes source des logiciels est la seule vraie garantie de leur perennité et de l'indépendance des utilisateurs vis-à-vis des éditeurs.

Par standard ouvert, on entend la facilité à se procurer les spécifications d'une technologie pour l'adapter ou l'incorporer dans un nouveau produit logiciel ou matériel, en toute indépendance d'un auteur ou d'un éditeur. La norme POSIX, qui définit les systèmes d'exploitation de type UNIX, et les protocoles de l'Internet sont des exemples de standards ouverts.

Le système d'exploitation Linux, développé collaborativement à travers l'Internet, est un logiciel libre qui compte plus de 5 millions d'installations dans le monde. Il respecte et implémente les principaux standards ouverts actuels, notamment la norme POSIX et les protocoles de l'Internet. Ses applications sont nombreuses et diverses: réalisation des effets spéciaux du film Titanic, contrôle de missions scientifiques à bord de la navette spatiale pour la NASA, réseaux de distribution commerciale, système de commandement militaire, routage du courrier pour la Poste américaine, réalisation de centaines de milliers de sites Web dans le monde, développement de logiciels chez Apple®, Digital®, Microsoft®, Netscape®...

Linux a récemment été reconnu comme un marché commercial porteur par des sociétés comme Corel®, Inprise® (ex-Borland®), Netscape® et Pick Systems®. Selon Jean-Pierre Laisné, directeur technique de Pick Systems Europe et vice-président de l'AFUL, Linux est stratégique pour Pick Systems car Linux nous permet de pouvoir migrer notre parc de systèmes natifs proprietaires vers un environnement totalement ouvert et maintenable. Ainsi nos VARs peuvent envisager l'avenir sereinement et adopter les Nouvelles Technologies tout aussi simplement qu'ils ont adopté Pick plusieurs années auparavant.

D'autres logiciels libres, comme le serveur Web Apache (plus de 50 % des serveurs Web dans le monde), le navigateur Web Communicator de Netscape (l'application la plus diffusée dans le monde), le logiciel de transport de courrier électronique Sendmail, le serveur de noms de sites Internet Bind, le langage de programmation Perl, sont leaders de leurs marchés respectifs. Ils jouent un rôle primordial dans l'infrastructure et l'utilisation de l'Internet, dont ils incarnent l'esprit d'échange et d'ouverture.

Libre ne signifie pas gratuit: on peut vendre et acheter un logiciel libre. Dans ce cas, le prix payé rémunère les frais induits par leur commercialisation: gravage de CD-ROM, distribution, ainsi qu'éventuellement un support technique (installation, SAV, etc...) et non pas un "droit d'auteur". Les licences empêchent un logiciel libre de devenir propriétaire tout en permettant à des consultants ou des sociétés de vivre en proposant conseils, assistance technique ou développement de solutions spécifiques.

Le rôle de l'AFUL

Dans ce contexte, l'AFUL a choisi de promouvoir les logiciels libres et les standards ouverts en raison de leur intérêt économique, technique et stratégique, dans tous les secteurs d'activité (industrie, services, commerce, création graphique, enseignement, recherche...). Des entreprises multinationales telles que Pick Systems et Netscape France ou des PME comme Acticiel et Atrid, participent d'ores et déjà activement dans les faits à la promotion de l'informatique libre et ont naturellement rejoint l'AFUL. Netscape porte un grand intérêt au monde du logiciel libre, tout d'abord en publiant le code source de Communicator sur le site Internet mozilla.org, puis en annonçant la disponibilité prochaine de nos logiciels serveurs sur la plateforme Linux, déclare Dominique Chatelin, Directeur Général de Netscape France, et membre du conseil d'administration de l'Aful. Plusieurs associations, professionnelles ou citoyennes, ont également manifesté leur intention de devenir membres associés de l'AFUL.

En regroupant des utilisateurs de Linux et de logiciels libres de tous les horizons socio-économiques, professionnels et institutionnels -- comme en témoigne la composition de son Conseil d'Administration -- l'AFUL se donne pour mission de capitaliser et de diffuser leurs expériences respectives, d'aider au démarrage de projets pilotes, notamment dans le domaine de l'Éducation, et plus généralement de faire connaître et comprendre les logiciels libres et leur modèle économique par les professionnels et le grand public.

Cette action sera relayée par le site Web de l'association, www.aful.org.

Contacts Presse :

• Stéfane Fermigier (Université Paris 7), Président. E-mail: fermigier@aful.org ou fermigie@math.jussieu.fr. Tél.: 01.44.27.61.01.
• Bernard Lang (INRIA), Secrétaire. E-mail: lang@aful.org. ou bernard.lang@inria.fr. Tél.: 01.39.63.56.44.
• Web: www.aful.org.
• Fax: 01.39.63.54.69.