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Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres

French speaking Libre Software Users' Association

Promouvoir les logiciels libres ainsi que l'utilisation de standards ouverts.

Microsoft DreamSpark, opération de la dernière chance ?

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Paris, le 19 février 2008

Microsoft vient d'annoncer qu'il offrait désormais un accès gratuit à un ensemble limité de ses logiciels pour les étudiants[1] dans les domaines techniques et scientifiques.

Nous voyons un point positif à cette annonce : la montée en puissance des logiciels libres, leur diffusion et leur adoption de plus en plus large dans les universités et les écoles d'ingénieurs poussent Microsoft à réagir vigoureusement, sans doute pour ne pas perdre pied définitivement dans ces domaines. Il est à noter que tous ces outils (bases de données, serveurs web, langages, etc.) couvrent des domaines où la concurrence est effective : Microsoft n'y est pas un éditeur d'avant-plan, ses produits y sont loin d'avoir une place significative en parts de marché, excepté lorsque des effets d'accord spécifique existent (cas de certains sites web qui sont en fait dépendant de Microsoft, biaisant ainsi les statistiques de IIS[2]). Pour mémoire, les deux seuls domaines où Microsoft ne perd pas, encore, d'argent sont les systèmes d'exploitation, notamment grâce à la vente liée (cf. groupe de travail Détaxe de l'AFUL), et la suite Microsoft Office, notamment grâce à l'enfermement des utilisateurs via des formats de fichiers fermés (cf. groupe de travail Interop de l'AFUL).

Nous nous félicitons donc que les alternatives libres soient bien présentes dans ce type de formations (cf. groupe de travail Éduc de l'AFUL), et qu'elles poussent Microsoft à ce qui ressemble à une opération de la dernière chance dans ces domaines. Les alternatives sous licences libres, généralement d'accès libre et gratuites, permettent aux étudiants d'accéder aux codes sources : elle permettent d'un point de vue pédagogique de l'enseignement de l'informatique, de pouvoir étudier le mode de fabrication de ces outils voire de les améliorer. Elles sont d'un impact économique difficile à quantifier, ce qui tend à les faire sous-estimer voire à les négliger. Elles n'apparaissent effectivement pas dans les bilans comptables, et pourtant elles servent a former des dizaines de millions d'étudiants de tous niveaux. Elles échappent aux accords Microsoft/directions (écoles, universités, collectivités, mairies) dont Microsoft se régale mais qui se révèlent souvent être en décalage avec la réalité du terrain et avec le respect de l'interopérabilité. Sur le terrain les opérationnels ne souhaitent pas nécessairement les outils Microsoft et nombreux sont les formateurs et enseignants/chercheurs qui se plaignent de ces interférences en France.

Mais nous voyons aussi plusieurs risques potentiels dans ce cadeau empoisonné :

  • gratuit ne veut pas dire libre; l'apparent cadeau d'aujourd'hui est destiné à engendrer les dépendances de demain, tant techniques qu'économiques ;
  • sans liberté, gratuit un jour ne veut pas dire gratuit toujours !

Enfin, dans son communiqué, une nouvelle fois, Microsoft ressort des arguments éculés :

  1. celui de la création d'emplois

    Il est désormais bien connu que, grâce aux deux monopoles qu'il a construit, non sur des arguments de qualité ou d'innovations techniques, mais grâce à des accords d'exclusivité et un marketing envahissant, Microsoft ne crée presque aucun emplois direct. Quand aux emplois indirects, ils auraient été créés de toute façon, que les solutions choisies soient des solutions libres ou propriétaires. Les différences résultent plutôt dans le coût total de possession[3] (TCO).

  2. celui de l'innovation

    Le bilan de Microsoft à travers toutes ces années n'est pas glorieux, le summum étant atteint avec Vista, dont des journalistes de magazines[4] influents et même des cadres[5] pointent la médiocrité.

Après les accords cadre à Lyon et à Paris, après les sanctions aux USA et en Europe, il faut que les responsables politiques et les décideurs ouvrent enfin les yeux et réagissent face au système bien connu de Microsoft : feindre de donner aujourd'hui pour mieux assurer le conditionnement de l'usager, ce qui leur procurera une rente très lucrative demain.

Références

  1. Newswire : Microsoft offre aux étudiants un accès gratuit aux logiciels techniques visant à promouvoir le succès et à faire la différence
  2. Statistiques suite à un sondage de netcraft, dont la poussée de Microsoft IIS s'explique notamment par le rachat de de grosses plateformes de blog aux USA par Microsoft, basculés de Apache à IIS.
  3. Article Wikipedia : Coût total de possession
  4. Slashdot : Time for a Vista Do-Over?
  5. Slashdot : Microsoft Had Doubts About the 'Vista Capable' Label

À propos de l'AFUL (www.aful.org)

Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres, l'AFUL a pour principal objectif de promouvoir les logiciels libres ainsi que l'utilisation des standards ouverts. Ses membres, utilisateurs, professionnels du logiciel libre, entreprises ainsi que d'autres associations, sont issus d'une dizaine de pays ou de régions francophones (France, Belgique, Suisse, Afrique francophone, Québec).

Interlocuteur de nombreux médias, l'AFUL est présente sur nombre de salons, conférences et rencontres. Elle agit notamment activement contre la vente liée (groupe de travail Détaxe, pétition racketiciel.info, comparatif bons-vendeurs-ordinateurs.info), pour l'interopérabilité (membre de l'AFNOR, participation aux référentiels d'interopérabilité et d'accessibilité de la DGME, site formats-ouverts.org, etc.) ainsi que sur les problématiques de droit d'auteur.

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