Transmis avant le lundi 27 juin à l'adresse suivante : pascal.souhard arobase pm.gouv.fr
Objet : appel à commentaires Recommandations ADAE article 47 Loi 11 février 2005.
Bonjour,
Avant de répondre à vos questions, notre groupe de travail tient tout d'abord à
vous féliciter pour la qualité du travail de l'ADAE en matière
d'accessibilité. De plus, nous partageons la manière dont l'agence définit
l'accessibilité, à la fois comme une volonté de non-exclusion des personnes et à
la fois comme la qualité globale d'un système informatique de donner l'accès à
tout type d'information sous forme numérique quels que soient le moyen d'accès,
les contenus et le mode de consultation.
Comme vous le savez en informatique, il n'y a pas d'accessibilité sans
interopérabilité. L'inverse n'est pas forcément vrai, mais les notions
d'accessibilité et d'interopérabilité sont tellement liées qu'il est difficile
de concevoir l'interopérabilité sans l'accessibilité. Ainsi notre groupe de
travail a également développé des compétences dans ce domaine. Voilà pourquoi
notre groupe de travail peut légitimement répondre à votre appel à
commentaires.
1. Par rapport à vos expériences et aux actions déjà menées, quelles sont selon
vous la nature et la priorité des adaptations qui vous semblent pertinentes
pour améliorer l'accessibilité des services de communication publics en ligne ?
-
Mettre en place/augmenter des équipes/compétences au niveau de l'État et
des collectivités capables d'émettre des appels d'offres conformes aux
recommandations d'accessibilité numériques de l'ADAE.
-
Mettre en place/augmenter des équipes/compétences au niveau de l'État et
des collectivités capables de valider, selon les recommandations
d'accessibilité numériques de l'ADAE, les développements, services et
produits fournis dans le cadre des marchés remportés.
-
Mettre en place/augmenter des équipes/compétences au niveau de l'État et
des collectivités capables d'assurer la maintenance des services de
communication publique en ligne des services de l'État.
2. Quelles sont selon vous les modalités de formation qu'il convient de mettre
en oeuvre pour des personnels intervenant sur les services de communication
publique en ligne ? Quelles sont les formations existantes que vous
connaissez ? Sur quels critères considérez-vous qu'il faille évaluer ces
formations ?
- Modalités de formation
Il nous semble nécessaire de familiariser et faire travailler les
personnels intervenants à au moins un autre système d'exploitation et un
autre navigateur web que ceux qu'ils utilisent dans leur travail
quotidien. De cette manière ces personnels pourront concevoir ce qu'est
concrètement la diversité des moyens d'accès.
Il nous semble nécessaire de familiariser et faire travailler les
personnels intervenants avec un navigateur en mode texte comme Lynx. De
cette manière les personnels pourront concevoir les difficultés
rencontrées par les personnes utilisant ce type de matériels.
Des démonstrations de différents matériels utilisés par des handicapés
pour naviguer sur l'internet nous semblent aussi être importantes.
- Formations
Le GdT Interop peut recommander les formations suivantes
(par ordre alphabétique) :
- Alsacréations
- BrailleNet
- Temesis
Le GdT Interop apprécie particulièrement Alsacréations et Temesis
qui ont une très bonne connaissance de XML, XHTML et des autres
normes assez techniques du W3C.
Il y a sûrement d'autres formations à recommander, il y en a
également sûrement à éviter.
3. Quelles sont les actions concrètes que vous envisagez de mener à court et
moyen terme pour améliorer les conditions de mise en accessibilité de ces
services de communication publique en ligne ?
Continuer de sensibiliser le plus possible d'entreprises et de développeurs
web pour qu'ils sachent que la problématique de l'accessibilité existe et
qu'elle est importante.
Continuer de fournir les références de toutes les documentations et de toutes
les bonnes pratiques, de manière à ce que les développeurs web puissent
produire des sites web et des services de qualité le plus facilement
possible, comme par exemple OpenWeb et
Opquast.
Continuer de mettre en avant tous les outils et programmes susceptibles de
créer des ressources et des services numériques interopérables et
accessibles. En agissant ainsi à la base, c'est à dire au niveau des
outils que les développeurs utilisent, on peut favoriser l'apparition de
développeurs produisant des contenus accessibles sans avoir à les
former trop lourdement. C'est un axe de travail qu'il ne faut pas
sous-estimer. Si toutes les technologies étaient accessibles à la
base et par défaut il n'y aurait pas le problème des entreprises et
des développeurs qui produisent des sites non-accessibles parce
qu'ils ne sont pas formés à l'accessibilité.
Continuer de contacter, site par site, tous les sites posant des problèmes
d'accessibilité et d'interopérabilité.
Continuer de maintenir des
statistiques de
sites web conformes aux recommandations du W3C :
avec par exemple les catégories :
4. Quelles sont les évolutions que vous proposeriez d'apporter au référentiel
accessibilité des sites internet et quelles sont vos suggestions pour sa mise
en oeuvre ?
Tout d'abord vous devriez expliquer qu'il y a plusieurs formats de pages
HTML, relativement semblables mais tout de même différents. Vous
devriez ainsi recommander les formats de pages XHTML 1.0 Strict et
XHTML 1.1 plutôt que le format HTML 4.01.
En effet le format HTML 4.01 est du SGML et les formats
XHTML 1.0 Strict et XHTML 1.1 sont du XML.
Le choix du XML par rapport au SGML est justifié plus loin.
p. 22, point 8.3 : L'attribut charset spécifique à l'Europe de l'ouest est
maintenant ISO-8859-15 (autrement appelé jeux de caractères Latin9). Le jeux
de caractères Latin9 corrige et remplace le jeux de caractères Latin1
(ISO-8859-1) qui contenait des erreurs. Le jeu de caractères ISO-8859-15 est
supporté par tous les navigateurs web sans aucun problème.
Le format UTF-8 doit également impérativement être mentionné et recommandé de préférence par rapport à tout autre format, y compris le format ISO-8859-15. Le format UTF-8 est en effet le format de codage que tous les sites web utiliseront à terme car il permet de couvrir le codage de toutes les lettres et symboles de tous les langages. L'utilisation du format UTF-8 facilitera donc à la fois la maintenance et l'accessibilité des sites web.
Annexes
Images
p. 46 : Il ne faut pas uniquement recommander le format PNG.
Certes le PNG est un format
d'image qui cumule les qualités mais ce n'est pas le format d'image
universel. En effet le format JPEG est souvent à préférer pour les photos
de personnes ou de paysages en raison de la compression (à perte) qu'il propose.
Dans le cas de photos de personnes ou de paysages une compression à perte n'est
souvent pas gênante et permet de proposer des pages web plus légères.
Par contre une perte de qualité au niveau de logos, pictogrammes et schémas n'est
jamais souhaitable.
Vous devriez donc préciser :
Utilisation : logos, pictogrammes, schémas
Format graphique à utiliser : PNG
Utilisation : photos de personnes ou de paysages
Format graphique à utiliser : JPEG
XML plutôt que SGML
Dans le référentiel vous présentez le format SGML,
standard de l'ISO (ISO 8879). Nous vous conseillons de supprimer
toutes références au SGML.
SGML (normalisé en 1986) est maintenant un format mort et
XML (finalisé en 1998) est son successeur. Le XML est du SGML simplifié.
SGML n'est pas adapté aux besoins actuels du web et ne permet pas,
par exemple, d'être manipulé avec du XSL
ce qui est très pratique pour, entres autres, générer dynamiquement certains
contenus ou en réutiliser d'autres.
C'est
complexifier inutilement le message de l'accessibilité que de
parler de SGML. SGML a le gros défaut par rapport à XML d'être
beaucoup plus difficile à traiter et donc il est beaucoup plus
difficile de mettre en place des traitements automatisés sur du
SGML que sur du XML. Enfin, tous les outils actuels et à venir
savent traiter le XML, mais pas le SGML.
Caractères spéciaux HTML
Cette partie n'apporte rien et n'est de toute façon pas assez
précise pour être vraiment utile, autant la supprimer.
Exemple de code accessible
Vous devriez donner l'ensemble du code d'une page web plutôt que
juste une partie.
Vous devriez donner une page web réalisée en XHTML 1.0 Strict
plutôt que de présenter un exemple mélangeant majuscules et
minuscules.
5. Les mesures d'accompagnement doivent s'inscrire dans un processus constant
d'amélioration de l'accessibilité. Compte tenu de l'évolution continue de
l'environnement des services de communication en ligne quelle est selon vous
la procédure d'évaluation la plus adaptée permettant au fur et à mesure de
cette évolution de noter le niveau de maturité du système ? quel en est
l'impact financier (% par rapport au coût de maintenance du service concerné) ?
L'ADAE devrait mettre au point un système automatique de validation des sites
web de l'État. Cette validation automatique se chargerait de tester la
validité XHTML et CSS des pages web. En effet, un site réalisé en XHTML et
CSS, raisonnablement sémantique et valide selon les validateurs du W3C est
un gage de qualité qui offre une accessibilité minimum.
L'ADAE pourrait s'inspirer du
service automatique de validation
de Lol Zimmerli en l'étendant un peu de manière à ce que la
validation se fasse sur un ensemble de 10 pages web représentatives du site
et non plus sur uniquement la première page. Une bonne pratique
d'accessibilité voulant que les adresses des pages web ne changent pas dans
le temps, ce processus est très réaliste.
Ce système a l'avantage de représenter un coût minime et de pouvoir
offrir des résultats sous forme de pourcentages avec des comparaisons
des résultats dans le temps (améliorations ou régression) instantanées.
Ce processus automatique n'est bien sur pas suffisant mais nous
paraît essentiel.
Chaque site web devrait avoir sur toutes ses pages un lien vers une page
présentant la politique d'accessibilité du site. Cette page présentant la
politique d'accessibilité du site devrait comporter un moyen de pouvoir
remonter les problèmes d'utilisation rencontrées. Le contenu de ces messages
devraient être automatiquement transmis à la fois aux webmestres du site en
question ainsi qu'aux personnels compétents en la matière de l'ADAE. Toutes
les réclamations des usagers pourraient alors être centralisées, pour être
ensuite triées et analysées.
Ce système devrait mettre un certain temps pour être mis en place sur tous
les sites web de l'État mais ne devrait pas coûter trop cher.
Enfin on peut envisager des audits de l'ensemble des sites web de l'État
suivant une périodicité à définir.
N'hésitez pas à nous contacter.